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Des associations tunisiennes mettent en garde le Président Saied contre le risque de continuer à resserrer son emprise sur le pouvoir et l’absence d’un programme de travail concerté

Tunis, le 28 septembre 2021

Les associations soussignées mettent de nouveau  en garde le président de la république Kais Saied contre le risque de continuer à resserrer son emprise sur les rênes du pouvoir sans  préciser la durée des mesures exceptionnelles qu’il a décidé de proroger le 22 septembre courant  pour une durée indéfinie.

Elles soulignent qu’aucune mesure pour réparer les dommages causés  par  des gouvernements et des partis, qui ont gravement porté atteinte aux valeurs des droits humains  et à la démocratie, qui ont contribué à la propagation du clientélisme  et de l’anarchie dans la société et qui  ont  poussé, au cours des dix dernières années, la Tunisie au bord de la faillite et du chaos, ne peut aboutir en l’absence d’un programme de travail à la discussion et à l’enrichissement duquel  contribueront les experts les plus compétents et des représentants de la société civile. Les expériences de la transition démocratique à travers le monde en témoignent.

Les associations signataires du présent communiqué mettent l’accent sur le fait  que l’absence,  depuis l’annonce de ces mesures, d’une action  rapide et décisive,  pour amener  les personnes les plus impliquées dans les affaires de corruption et les hors-la loi à rendre des comptes et la publication, le  22 septembre courant,  du décret présidentiel 117, dont le texte   met fin au respect de  la plupart  des dispositions de la Constitution, suscitent des craintes légitimes.   Elles concernent  l’inclination à la monopolisation du pouvoir, les abus  ainsi que les graves répercussions sur la situation économique et sociale dégradée et les menaces relatives aux précieux acquis constitutionnels protecteurs des libertés publiques qui peuvent en résulter et qui sont le résultat de la concentration  de tous les pouvoirs entre les mains du chef de l’État et de l’absence de contre-pouvoirs, tant législatifs que exécutifs.

Les Associations expriment leur profonde préoccupation   du fait que le Président de la République se limite à des consultations sur les questions juridiques, politiques, économiques et sociales décisives  pour le devenir de notre pays, avec quelques personnalités proches et l’exhortent à l’élargissement   rapide du cercle de la consultation et du dialogue pour inclure le plus grand nombre possible de patriotes, en particulier les compétences de haut niveau et honnêtes dont regorge la Tunisie dans diverses disciplines et qui sont connues pour leur indépendance vis-à-vis des différents lobbys, même si elles ne partagent pas le point de vue du président , ainsi que des représentants de partis politiques qui jouissent d’une bonne crédibilité auprès du peuple  et qui ne sont pas impliqués dans des affaires de corruption.

Elles réaffirment la nécessité de respecter la liberté d’expression et de presse, conquise par les citoyens grâce à la Révolution de la liberté et de la dignité, et lancent un appel pour  que les journalistes et les medias aient accès à l’information  afin de mettre fin aux rumeurs résultant de l’absence d’informations exactes recueillies à la  source et d’empêcher la poursuite des agressions dont ils sont victimes pendant l’exercice de leur travail.

Elles mettent  en garde contre le danger que représente  certains médias audiovisuels qui continuent à diffuser de manière illégale, et, à leur tête la chaîne « Zitouna » dépendant du Mouvement Ennahdha, et la chaîne « Nessma » , dont la majorité des actions est détenue par son allié, le président du parti « Qalb Tounes », Nabil Karoui, actuellement détenu en Algérie, pour avoir franchi clandestinement la frontière tuniso-algérienne et également impliqué dans des affaires de corruption. Elles condamnent  également le fait que ces deux chaînes et un certain nombre d’autres médias continuent à induire en erreur l’opinion publique et à inciter les Tunisiens à la haine à des fins et des convoitises  partisanes et commerciales. Elles  considèrent  que des lobbys, qui utilisent  les médias comme un tremplin pour atteindre leurs ambitions commerciales et politiques et pour les hisser  au-dessus de l’intérêt général, ont contribué, pour une part importante,  à  l’entrave au processus démocratique et à la crise politique, économique et sociale étouffante à laquelle a abouti la Tunisie et qui est  sans précédent depuis l’indépendance.

S’agissant de  la composition du gouvernement, attendue depuis deux mois, les associations signataires appellent le   président de la République à adopter, pour la nomination,  le critère de la compétence, loin de la logique d’allégeance et de favoritisme qui a rongé les institutions de l’État au cours des dix dernières années afin que la Tunisie puisse sortir de la situation économique et sociale étouffante et pour  accélérer la réalisation de  réforme politique selon les libertés publiques garanties par la Constitution de 2014.

Les associations signataires

Association Attalaki pour la liberté et l’égalité

Association Citoyenneté, Développement, Cultures & Migrations Des Deux Rives

Association Dissonance

Association du droit à la différence

Association Joussour de la Citoyenneté

Association Tunisienne d’Action Culturelle

Association tunisienne de défense des libertés individuelles

Tunisian Association for the Defense of University Values

Association Vigilance pour la démocratie et l’Etat civique

Association Wachm

Aswat Nissa

Forum Attajdid pour la pensée progressiste

Free Sight Association

La Fondation Hassen Saadaoui pour la démocratie et l’égalité

L’association des Tunisiens en France

L’association L’ART RUE

L’Association tunisienne de soutien aux minorités

Le Comité de Vigilance pour la Démocratie en Tunisie – Belgique

Observatoire national pour la défense du caractère civil de l’Etat

Organisation 23_10 de Soutien au Processus de la Transition Démocratique

Organisation contre la torture en Tunisie

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